NOUVEAU: Suivez chaque semaine la BD "KAPO" sur Delitoon!!!--

Le carnet de dessins

Cette partie de mon blog est une continuité de ma démarche artistique. Les croquis vous montreront comment chaque bande-dessinée à été élaborées visuellement.

Avant de commencer ma planche, j'en fais un croquis schématif sur un bout de papier avec le scénario. Quelquefois, je dessine à côté des études de personnages qui ont rapport avec la scène. Même si j'ai une idée d'ensemble de l'histoire, j'élabore le scénario au fur et à mesure de mes inspirations et de mes recherches en documentation.


Une fois le storyboard fait, je divise ma planche en case et je dessine des croquis à part. Je ne dessine jamais directement sur ma planche, car les nombreux coups de crayon et d'efface aurait eu raison de la feuille de papier! Quand je suis satisfaite, j'utilise des calques pour transposer le dessin définitif à sa case appropriée.


Pour l'encrage, j'utilise uniquement l'encre de chine et la plume de calligraphie. Contrairement à ma soeur, je n'utilise pas les crayons feutres. Il faut dire que le format de la planche est plus petite et que le tracé de la plume permet de faire des traits clairs et détaillés. Une fois la planche achevée, je fais une photocopie pour la colorier avec des crayons pantone.

 
L'aspect visuel des personnages est venu pour la plupart du temps presque spontanément. J'avais déjà une certaine idée d'Otto, le kapo du camp de Dachau. Je le voulais avec des traits aiguisés, durs, cyniques, marqués par des années de régime carcéral et de conditionnement. Les portraits de kapos faits par des déportés nous les montrent sous des traits de brutes particulièrement sinistres... Le dessin à gauche est la première ébauche du personnage avec son costume approximatif.


Portraits de Karl Meyer et d'Emil Voss, victimes du joug nazi. Bien que les deux personnages soient âgés dans la trentaine, leur regard est complètement différent: Le premier, les traits plus enfantins, représente l'innocence du nouvel arrivant qui tente de préserver son humanité tandis que le second affiche une certaine maturité de celui qui connait depuis longtemps la discrimination.


Croquis de costumes: à gauche, une étude sur l'habit militaire d'un officier nazi. Je dois vous avouer que quelquefois je perdais mon latin dans les insignes et les grades. Je devais porter également une grande attention au nombre de boutons! A droite: le costume d'Emil reconnaissable à son "manteau d'hiver" mis par-dessus son pyjama rayé. Pour le besoin, je me suis souvent référé aux photographies, aux livres et aux films!


Étude de mouvement. Quand j'ai commencé à dessiner Otto tabassant des prisonniers, j'ai voulu rendre crédible ses mouvements. En plus le style de mes dessins sont assez réaliste, donc je ne pouvais pas faire de la caricature. Ce n'était pas toujours facile. Je me demandais souvent: "comment tiendrait-il son bâton? Quel mouvement fait-il sous cet angle-là? Comment le corps réagit face à tel coup?" J'ai dû regarder des scènes  de films d'action ou demander à ma soeur d'imiter le mouvement que je voulais! Dur, dur, d'être bédéiste...