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L'auteure



Mélissa Courchesne


Bonjour à tous et à toutes!

Depuis toujours j'aime les livres, particulièrement les bandes-dessinées, car elles allient l'écriture et le dessin, ce qui est en soi très complexe à faire. L'écrivain imagine par des mots les expressions et les gestes de ses personnages alors que le bédéiste doit composer un scénario et le dessiner. Pas toujours facile, croyez-moi.
Le domaine de la BD est récent au Québec. Autant dire que les auteurs qui s'y frotte sont des pionniers! Publier une bande-dessinée en terre québécoise et attirer un large lectorat relève du défi. Il faut des années pour y parvenir.

Voici quelques réalités:

Les auteurs:  Beaucoup d'auteurs québécois publient ce qu'on appelle de la BD "underground" qui n'attirent pas vraiment les lecteurs à cause des thèmes abordés. Les délires d'artistes n'ont pas vraiment la cote. Ces bédéistes croient à tort qu'une bonne bande-dessinée ne doit pas être "commerciale"...

Les lecteurs: Au Québec, nous adorons lire les best-sellers, en particulier les romans-fleuves qui racontent les péripéties de nos ancêtres ( les romans de Michel David et Jean-Pierre Charland) et les romans fantastiques pour ados et adultes (Bryan Perro et Anne Robillard). La créativité à ce niveau est très bien servie et les lecteurs en redemandent! La radio et les émissions littéraires ont une très grande influence sur le choix des lectures au Québec. Il faut travailler dans une librairie pour le constater: peu de lecteurs québécois découvrent par eux-même un livre, ils doivent en entendre parler par la radio ou les journaux si ils veulent l'acheter! Un service de presse et un bon marketing sont donc essentiels pour un bédéiste. Paradoxalement, les chroniques littéraires parlent très peu des bandes-dessinées alors qu'elles forment avec les best-sellers les meilleures ventes en libraries!

Les éditeurs: C'est eux qui décident si votre bande-dessinée peut vendre ou non...Étrangement, ils n'aiment pas beaucoup les bédés fantastiques (j'ai été refusé par Glénat Québec pour cette raison avec ma BD "les 1001 soleils") alors qu'elles se vendent très bien Europe et rencontrent ici un large lectorat. Les sujets historiques ont toutefois la cote, les histoires d'horreurs moins...Les éditeurs québécois prennent donc moins de risques et cherchent des projets économiquement viables (places limités dans les collections). Contrairement en Europe où ils sont des millions de lecteurs à vouloir acheter votre bédé, ils sont quelques milliers au Québec à faire la même chose. En gros, un bédéiste québécois ne vit pas de son art. Par exemple, pour une bande-dessinée qui se vend à 17, 95$, l'auteur recevra environ 2,00$ par livre vendu et le reste ira dans les poches de l'éditeur et du distributeur.

L'Internet:  Bon, ben qu'est-ce qui reste quand on est refusé partout? L'internet! Merveilleux outil de la communication et surtout de la diffusion d'idées, l'internet peut aider un jeune bédéiste à se faire lentement connaître. Le site Délitoon permet aux nouveaux auteurs de se faire lire par tous sans passer par les maisons d'éditions. Se faire publier demeure le rêve de tout auteur. Pour faire évoluer les choses, vous devez assurer votre propre marketing si vous voulez trouver un bassin de lecteurs. Facebook et un blogue sur votre bédé permet de fidéliser les lecteurs et d'opérer le mode du bouche-à-oreille.  Pensez également à la bédé numérique pour les tablettes électroniques! 


Je travaille fort...